En juin 1873, il prend le poste de secrétaire du Comité de
Défense créé en juin 1872 par Adolphe Thiers, président de la République
française, pour élaborer la nouvelle défense du territoire. Il expose en 1874
sa thèse sur un nouveau système de défense des frontières. Son projet, accepté
par l'Etat le 17 juillet 1874 (loi relative à l’amélioration des défenses de la
frontière de l’Est), permet de débloquer les crédits pour la construction des
ouvrages.
Devenu Directeur du service du Génie au Ministère de la
Guerre, il a la mission de construire une ligne de défense fortifiée de Nice à
Dunkerque pour s’opposer à une éventuelle attaque ennemie, faciliter le
déplacement des troupes en cas d'offensive et permettre la reprise des
territoires perdus suite à la guerre de 1870-71.
Élevé au grade de Général de division en octobre 1874, il
réfléchit l’organisation de la frontière du nord et du nord-est en quatre
groupes :
- le groupe Jura, avec la place de Besançon ;
- le groupe Vosges, s’appuyant sur Épinal et Belfort ;
- le groupe de la Meuse, constitué par un rideau d’ouvrages
reliant Verdun à Toul par les Hauts de Meuse ;
- le groupe Nord, s’étendant de Montmédy à Dunkerque, s’appuyant sur Maubeuge et Lille.
- le groupe Nord, s’étendant de Montmédy à Dunkerque, s’appuyant sur Maubeuge et Lille.
Fort de Douaumont
La défense de la frontière italienne est aussi prévue par un
renforcement des vieilles forteresses de montagne. L’ancien camp retranché de
Lyon, puissamment renforcé, contrôle cet ensemble. Le littoral est également
renforcé (Nice et Toulon) ainsi que la barrière pyrénéenne et la côte
atlantique. Le centre du système est la place fortifiée de Paris et son camp
retranché constitué de plusieurs forts situés plus en avant de ceux de 1840.
Séré de Rivières gère la construction de cette ligne jusqu’au
10 janvier 1880, jour où il fut relevé de ses fonctions suite à un
bouleversement gouvernemental. Il est alors remplacé par le directeur des
fortifications de Grenoble, le général Cosseron de Villenoisy, qui poursuivra
néanmoins son programme, sans grands changements.
En tout 196 forts, 58 petits ouvrages et environ 278 batteries
sont construits jusqu’en 1885. Avant la Grande Guerre, on ajoutera à cet
ensemble 16 forts, deux redoutes, 114 ouvrages, 15 blockhaus et sept fortins.